Au moment où se crée un espace européen sans frontières intérieures, au sein d'un monde globalisé, il est temps de renouveler l'histoire des confins en les considérant comme des espaces vécus et non plus seulement comme des lieux de construction des États. Cet ouvrage aborde la question des sociétés de frontière à l'âge moderne dans la complexité des mécanismes sociaux et politiques liés à la force des connexions transfrontalières. Portant une attention particulière aux tensions qui s'exercent dans les sociétés en contact, il remet en cause l'idée selon laquelle la cohésion sociale découlerait essentiellement d'une opposition à un ennemi extérieur. Véritables fabriques de lien social, les sociétés de frontière donnent ici lieu à une réflexion sur le rapport entre conflits intérieurs, violences exogènes et dynamiques sociales, ce qui permet de mieux comprendre les formes de voisinage hostile dans les sociétés d'Ancien Régime.